Au château des Bordes en 2018...
Découvertes, avancées et nouvelles pistes de recherches
En hommage à nos bénévoles
Travailler tous les jours aux Bordes, seuls ou avec nos amis bénévoles, nous apporte quelquefois des découvertes inattendues, grandes et petites, et souvent aussi des interrogations...
Les cadrans solaires

Partout par exemple nous retrouvons de beaux dessins anonymes, gravés sur les murs à hauteur d’œil. Ils peuvent être simples comme un fer à cheval dessiné sur un linteau des écuries, élégants comme cette étonnante charpente sous un toit pointu décorant un montant de la porte de la Maison de la Justice, ou très utiles, comme ces cadrans solaires disposés sur certains linteaux des grandes fenêtres. La chambre de la Reine de Pologne en compte deux, l’un pour le matin et l’autre pour l’après-midi, disposés face à face en fonction de la course du soleil, et ornés d’élégants motifs du XVIIe siècle. Nous en avons soumis l’étude à monsieur Lalos qui nous a livré une description détaillée du mécanisme de fonctionnement et du calcul de l’heure par ce moyen depuis 1674.
Nous avons été beaucoup plus étonnés d’en trouver tout récemment, grâce à André, deux autres à l’angle Sud-Est du château, sur les montants d’une fenêtre peu accessible de la tour du XVe siècle. Leurs décors de volutes et arabesques, différents de ceux de la chambre de la reine, attestent de l’originalité créatrice du sculpteur et de sa précision, puisque là encore l’heure est juste. Ces cadrans solaires sont complétés par ceux que nous retrouvons dans les jardins, souvent démontés ou déplacés, qu’il faut remettre à une place où ils pourront être bien orientés. Ils nous permettent d’imaginer le quotidien des habitants du domaine.
Nous avons été beaucoup plus étonnés d’en trouver tout récemment, grâce à André, deux autres à l’angle Sud-Est du château, sur les montants d’une fenêtre peu accessible de la tour du XVe siècle. Leurs décors de volutes et arabesques, différents de ceux de la chambre de la reine, attestent de l’originalité créatrice du sculpteur et de sa précision, puisque là encore l’heure est juste. Ces cadrans solaires sont complétés par ceux que nous retrouvons dans les jardins, souvent démontés ou déplacés, qu’il faut remettre à une place où ils pourront être bien orientés. Ils nous permettent d’imaginer le quotidien des habitants du domaine.
Circulations d'eau du parc

De même, il apparait au fur et à mesure des déblaiements et plantations que le jardin du XVIIe siècle présentait un système complexe d’irrigation : l’eau d’une source était captée dans un bassin situé sur le point le plus haut, entre les écuries et le chemin de la Piotrerie. Des conduites en pierre taillée, aux entrées encore visibles, descendaient ensuite vers le pédiluve, dans lequel les chevaux entraient de plain-pied. Puis des circulations souterraines rejoignaient le pavillon Nord des écuries, logis du maître-palefrenier, et la tour Nord-Est du château, où se trouve encore le puits. De cette tour, diverses canalisations menaient vers les jardins les plus bas, après avoir reçu aussi l’eau des gouttières (récoltée également dans des puits perdus en pierre de taille). L’ingéniosité consistait à utiliser la pente du terrain pour obtenir dans le jardin le plus bas, situé 20 m en-dessous de la source, un jet d’eau imposant. Peu à peu se matérialise ainsi une installation de grande ampleur. Ce problème de l’eau omniprésente sur le terrain encore aujourd’hui, a été résolu au XVIIe siècle de diverses manières : le plus gratifiant a été pour nous tous le dégagement des gargouilles sculptées qui bordent les terrasses, écrasées depuis longtemps sous les ronces et le lierre...
La Maison de la Justice

Si le Château des Bordes et ses écuries sont des endroits bien connus de nos amis visiteurs, il reste encore des espaces mystérieux et difficiles à comprendre. C’est le cas de la Maison de la Justice et de sa cour; cet ensemble porte le nom qu’il avait dans les inventaires du XVIIe siècle, et rappelle qu’ici comme dans chaque domaine foncier depuis le Moyen Âge s’exerçait une justice de proximité, tant pour le personnel de la maison (une soixantaine de personnes issus des villages voisins) que pour les agriculteurs exploitant les terres – puisque le domaine comptait environ 4000 hectares jusqu’en 1820.
Or nous avons peu à peu découvert dans cet ensemble d’apparence ordinaire des pans de murs enfouis, des portes murées et des soupiraux ouverts sur des pièces inaccessibles… Édifiés aux XVIIe siècles, remaniés au XIXe siècle, les bâtiments paraissent anodins. Sur une petite cour en herbe ouvrent diverses portes : la première est celle d’une construction de brique du XIXe siècle, dont le dallage d’origine semblerait indiquer qu’il s’agissait au XVIIe siècle d’une laiterie. Vient ensuite une jardinerie et un large abri-bois récents, au sol de terre battue, appuyés sur un mur de pierre aux contreforts massifs très anciens ; la dernière porte sur ce côté est celle du four à pain. De là, un large mur construit en arc de cercle rejoint la Maison de la justice, bel édifice du XVIIe siècle à l’architecture soignée. Cet ensemble est protégé par les Monuments historiques car il restitue une partie de la vie quotidienne sur un domaine seigneurial.
Les allées et venues autour du four à pain (restauré en 2017 grâce aux bénévoles), le nettoyage des façades et des toits, l’entretien de la cour ont fait reparaitre à côté de la porte du four le cendrier, dans lequel on se débarrassait de la cendre chaude avant de glisser le pain à cuire dans le four. Mais surtout, sous l’herbe, à fleur de terre, sont réapparues de grandes pierres de tailles disposées dans un alignement parfait, qui retracent donc l’existence sous la terre d’un bâtiment plus ancien et plus large que celui visible aujourd’hui. Les contours de ce bâtiment présentent la même largeur que les écuries conservées de l’autre côté du chemin ; il en était donc le pendant, ce que le cadastre Napoléon conservé à la mairie d’Urzy confirme bien.
Or nous avons peu à peu découvert dans cet ensemble d’apparence ordinaire des pans de murs enfouis, des portes murées et des soupiraux ouverts sur des pièces inaccessibles… Édifiés aux XVIIe siècles, remaniés au XIXe siècle, les bâtiments paraissent anodins. Sur une petite cour en herbe ouvrent diverses portes : la première est celle d’une construction de brique du XIXe siècle, dont le dallage d’origine semblerait indiquer qu’il s’agissait au XVIIe siècle d’une laiterie. Vient ensuite une jardinerie et un large abri-bois récents, au sol de terre battue, appuyés sur un mur de pierre aux contreforts massifs très anciens ; la dernière porte sur ce côté est celle du four à pain. De là, un large mur construit en arc de cercle rejoint la Maison de la justice, bel édifice du XVIIe siècle à l’architecture soignée. Cet ensemble est protégé par les Monuments historiques car il restitue une partie de la vie quotidienne sur un domaine seigneurial.
Les allées et venues autour du four à pain (restauré en 2017 grâce aux bénévoles), le nettoyage des façades et des toits, l’entretien de la cour ont fait reparaitre à côté de la porte du four le cendrier, dans lequel on se débarrassait de la cendre chaude avant de glisser le pain à cuire dans le four. Mais surtout, sous l’herbe, à fleur de terre, sont réapparues de grandes pierres de tailles disposées dans un alignement parfait, qui retracent donc l’existence sous la terre d’un bâtiment plus ancien et plus large que celui visible aujourd’hui. Les contours de ce bâtiment présentent la même largeur que les écuries conservées de l’autre côté du chemin ; il en était donc le pendant, ce que le cadastre Napoléon conservé à la mairie d’Urzy confirme bien.
Des salles basses pouvaient donc exister dessous, mais nous n’avions trouvé ni porte ni escalier. Par chance, un soupirail masqué par la végétation, emprunté par trois courageux photographes, a montré que sous les bâtiments actuels et la cour se trouvent toujours de grandes pièces voutées, communiquant entre elles par un passage, et ouvrant toutes sur ce qui semble avoir été une cour intérieure. Cette cour intérieure profonde était donc très nettement en contrebas par rapport aux écuries proches. Ceci explique la présence en dessous du mur de clôture de la cour actuelle d’une porte cochère monumentale murée; les charrois - venant d’où et allant où ? - pouvaient donc accéder à cette cour inférieure de la maison de la Justice. Pour connaitre les structures enterrées, il faudrait commencer par rouvrir cette porte monumentale et déblayer la terre qui se trouve derrière, pour atteindre enfin les ouvertures voutées des salles.
Ces premières découvertes entrainent vers diverses questions : comment se faisait l’accès d’autrefois dans la maison de la Justice si vraiment elle se trouvait au premier étage d’une cour ? Y avait-il un escalier extérieur ? Quelle était l’organisation de l’ensemble par rapport aux écuries ? Le déblaiement de ces parties disparues, différé devant l’urgence de la réfection des grands murs de clôture, devrait nous apporter un début de réponse et redonner à cet espace un peu de son ancien aspect...
Ces premières découvertes entrainent vers diverses questions : comment se faisait l’accès d’autrefois dans la maison de la Justice si vraiment elle se trouvait au premier étage d’une cour ? Y avait-il un escalier extérieur ? Quelle était l’organisation de l’ensemble par rapport aux écuries ? Le déblaiement de ces parties disparues, différé devant l’urgence de la réfection des grands murs de clôture, devrait nous apporter un début de réponse et redonner à cet espace un peu de son ancien aspect...